Dès son arrivée dans la région, l’abbé Ambroise-Martial Fafard (1840-1899) constate le dénuement auquel font face certains habitants pauvres, infirmes ou malades de Baie-Saint-Paul, et tout spécialement des personnes âgées. Le 28 octobre 1889, il fait l’acquisition de la propriété d’Édouard Boily afin d’y ouvrir une maison d'hébergement qui prend le nom par la suite d'Hospice Sainte-Anne. Fondé pour les soins aux aînés, l’Hospice Sainte-Anne est placé sous la gouverne des Petites Franciscaines de Marie.
L’hospice devient en 1936 l’Hôpital Sainte-Anne et connaît par la suite un développement important. De 176 patients en 1905, l’institution passe à 775 patients en 1930, puis à plus de 1100 en 1945. En 1962, la Commission Bédard dépose son rapport sur les hôpitaux psychiatriques du Québec et un remaniement en profondeur s’effectue alors. Vers 1967, le nombre de patients passe de 1300 à 500.
En 1973, les Petites Franciscaines de Marie cèdent leurs droits de propriété sur l’Hôpital Sainte-Anne qui devient, du même coup, le Centre Hospitalier de Charlevoix. La charge de la santé devient alors, comme partout ailleurs au Québec, l’affaire des laïcs.
À cette occasion, le Centre Hospitalier de Charlevoix obtient la reconnaissance pour deux nouvelles catégories d’établissement, soit un centre hospitalier et un centre d’accueil. La qualité des soins s’améliore pour la population de Charlevoix qui ne doit plus, sauf en de rares occasions, se déplacer vers d’autres centres hospitaliers pour y recevoir des soins.
Le service de chirurgie est remis en opération en 1971 après quelques années de restructuration. Une clinique pour les urgences est également inaugurée. Vers le milieu des années 1970, un service de soin de longue durée pour les personnes âgées se structure. L’ouverture du Centre d’Accueil d’hébergement Pierre Dupré, en 1980, vient passablement améliorer les services offerts aux personnes âgées.
Le Centre Hospitalier de Charlevoix devient alors le principal employeur à Baie-Saint-Paul, comptant sur un personnel important de médecins, d’infirmières et d’employés de soutien. La concrétisation du projet de l’abbé Fafard a donc été d’une grande importance tant pour les malades que pour la société et l’économie de Baie-Saint-Paul et de Charlevoix.
En 1989, soit exactement 100 ans après la création de l’Hospice Sainte-Anne, le besoin de soutenir les efforts du Centre Hospitalier de Charlevoix se fait sentir au point de créer une Fondation. Jeune et dynamique, la Fondation du Centre Hospitalier de Charlevoix mettra dès lors sur pied une multitude de projets afin d’amasser des fonds, toujours dans le but d’offrir de meilleurs soins et services aux usagers de l’hôpital.
En 2006, le Centre Hospitalier de Charlevoix devient l’Hôpital de Baie-Saint-Paul. Il fait désormais partie du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de Charlevoix (CIUSSS-CN). La Fondation du Centre Hospitalier De Charlevoix devient quant à elle la Fondation de l’Hôpital de Baie-Saint-Paul en 2008. Elle a fêté son 30e anniversaire en 2019.
Source : Encyclobec - Christian Harvey. Historien. Société d’histoire de Charlevoix. La Malbaie. juillet 2002. Bibliographie : Les Petites Franciscaines de Marie. Le Centre Hospitalier de Charlevoix. Revue d’histoire de Charlevoix mai 1989.